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Communication


On voit un enclos à poules, dans lequel des poules sʹagitent derrière le grillage. Au coin à droite se trouve un genre de maison construite sur des poteaux, quʹon peut rejoindre par une longue planche. Sur cette planche ont été fixées des petites lattes, pour que les poules puissent entrer et sortir.

Presque tout est de couleur vert foncé: le bois de la clôture, la cabane elle-même et aussi la planche. Seul le sol est jaune, parce quʹil est couvert de sable et de sciure, où picorent les poules. Un grand coq sʹest posté dans le coin de cet enclos et il se tient là comme une sorte de sentinelle qui regarde son harem.

Maintenant je repère plusieurs poules, dont une porte un collier. Cʹest un collier couleur argentée auquel pendent des breloques. Une autre poule a des pattes rouges vernies. Il y a une poule qui sʹest apparemment fait agresser, car elle nʹa presque plus de plumes, elle est donc assez chauve.

Vous avez peut-être pu vous amuser comme nous à la vue de cet enclos à poules avec toutes ces poules différentes. Dans notre langage, le symbole dʹun enclos à poules est toujours utilisé pour une situation de conversation. Donc si les gens bavardent beaucoup ensemble, nous montrons un enclos à poules.

Ça veut dire aussi que nous prenons cela comme sujet pour montrer comment sont les rapports entre les gens dans des situations de conversation, auxquelles chaque humain est confronté dans la vie quotidienne.

Un humain parle assez facilement avec un autre, même si lʹon dit seulement: 'Quel beau temps aujourdʹhui, nʹest-ce pas!' Car cʹest le plus souvent une première phrase pour engager la conversation, que tout le monde arrive à prononcer. Et cette forme de papotage est en même temps aussi la forme que nous voulons examiner de près. Nous ne parlons donc pas de 'parler'.

Nous sommes dʹavis que parler a quand-même une portée qui en dit plus sur lʹhumain lui-même. Alors que papoter, cʹest une chose de tous les jours, cʹest un peu banal ce que les humains échangent alors entre eux.

Vous avez vu dans lʹimage que tout était vert. Cela veut dire que papoter ensemble, en particulier, fait partie de la vibration verte. Cʹest là quʹun humain essaye le plus souvent de créer un lien entre tout ce qui se rapporte à la matière.

Un humain est si habitué à parler avec son prochain, que ce soit une personne devant la caisse, le boulanger qui vient délivrer son pain, ou le facteur qui passe devant chez vous, chacun se sent obligé de leur dire quelques mots.

Et cʹest bien sûr une situation étrange, car le plus souvent vous nʹéprouvez pas du tout le besoin de dire quelque chose. Mais ici ça fait tellement partie de cette culture, que lʹhumain pense: ʹZut, si je me tais, on me prend pour un fou, les gens trouvent ça bizarre, donc il faut que jʹy participe!ʹ Et on pense être sociable en disant quelques mots. Quant à nous, nous ne trouvons pas cela sociable!

Cʹest que dans notre optique, être sociable signifie quʹil y a un contact dʹun humain à lʹautre et lorsque les gens papotent, il nʹest pas question de contact, alors que lʹhumain, lui, pense alors entrer en contact avec lʹautre. Mais il est toujours à la recherche de mots, comment saluer lʹautre, ou ce quʹil doit lui dire à ce moment-là.

Donc nous ne trouvons pas cela sociable ou personnel. Ceci est juste une forme plus ou moins convenue dans notre société.

Nous avons montré ces petites poules avec leurs différents accessoires. Une poule qui porte un collier signifie que lʹhumain, qui se trouve dans une situation de conversation, se sent garrotté. Cʹest que lʹhumain sait bien sʹil trouve une personne sympathique ou non. Mais si vous vous basez uniquement sur cette forme de conversation, vous devez dire bonjour à tout le monde et vous devez pouvoir parler à tout le monde. Alors les préférences personnelles passent au second plan.

Ici nous montrons que papoter est une forme de conversation qui ne vous correspond plus.

Nous ne pouvons pas attendre des humains qui se trouvent encore dans la vibration orange, jaune ou verte quʹils changent leur regard ou quʹils deviennent conscients de la façon dont les humains réagissent entre eux.

Par contre, justement un humain qui est déjà plus avancé sur son chemin de conscience, doit sʹy attarder un moment et se dire: ʹEst-ce que cette forme me correspond toujours?ʹ

Et le plus souvent nous voyons quʹun humain qui se pose cette question, découvre: ʹÇa ne me dit rien, ces contacts fugitifs, cette façon de se fréquenter dans cette société. Je nʹen ai plus besoin, moi je nʹen veux plus !ʹ Et pourtant, la prochaine fois quʹune personne est devant la porte, il recommence: quel beau temps aujourdʹhui, nʹest-ce pas? Cʹest un automatisme, qui fait que lʹhumain retombe facilement dans cette façon de papoter ensemble!

Nous espérons que lʹhumain adoptera une attitude plus consciente. Nous espérons aussi que vous réussirez à vous taire juste une fois, au moment où vous êtes en contact avec quelquʹun ! Pour beaucoup de gens, cʹest difficile et pourtant nous disons: 'Cʹest la façon correcte, qui correspond à la personne que vous êtes en réalité!'

Dans le Monde de la Sagesse papoter nʹexiste pas. Donc ce 'papotage' est une donnée humaine. Pour lʹessence, il nʹest pas du tout nécessaire de papoter. Lʹessence peut se manifester dʹune autre façon et ça se présente souvent comme une forme dʹénergie quʹelle répand et avec laquelle elle touche dʹautres humains, après quoi lʹautre ressent: cʹest agréable dʹêtre près de cette personne.

Cela se passe tout simplement sans paroles et cʹest aussi la façon dont les humains doivent entretenir des rapports, surtout les humains qui sont déjà plus avancés sur leur chemin !

Les humains qui nʹont pas encore atteint ce niveau papotent, mais vous, qui êtes bien plus avancé, vous pouvez regarder tranquillement pendant un moment, faire circuler votre énergie, et lʹautre se calme.

Celui-ci sent: voilà que je suis en train de bavarder, mais en fait je ne sais pas pourquoi.

Donc là aussi, petit à petit, un processus commence grâce à lʹénergie que vous répandez, sans ouvrir la bouche! Et ça, cʹest une force très puissante, que chacun porte dans son for intérieur. En fait, il est très amusant dʹessayer ceci: vous vous taisez, vous restez calme et vous laissez parler lʹautre. Alors ce nʹest pas que vous regardez lʹautre avec mépris ou que vous vous positionnez dʹun air arrogant au-dessus de lʹautre; non, lʹautre peut faire ce quʹil veut et vous aussi, vous pouvez faire ce que vous voulez.

Et peu à peu, un revirement se manifeste, un changement apparaît dans les rapports entre les gens.

Maintenant vous pouvez dire: 'Je trouve plutôt que cette société est devenue de moins en moins sociale, car tout le monde a son propre iPod et les gens portent tous de ces écouteurs et passent leur vie sur twitter etcétéra'. Ça aussi, cʹest une forme de communication qui nʹa pas beaucoup de sens et qui est très superficielle. Donc que vous soyez occupé par un tel appareil ou par le son de votre voix, le temps que vous participez à cette forme de papotage, vous nʹêtes pas présent vous-même!

Vous êtes présent sous forme matérielle, mais votre essence nʹy participe pas.

Quand les gens se parlent, cʹest une toute autre couche qui émerge et alors lʹhumain sent aussi que lʹon dit des choses qui concernent réellement lʹautre. Cʹest que quand on parle, on doit écouter lʹautre, cʹest une autre forme de contact.

Ce nʹest pas que vous vous attendez à ce quʹon vous écoute. Cʹest ce qui se passe lorsquʹon papote ensemble, mais lorsquʹon parle, lʹhumain engage une conversation en prenant une attitude différente.

Nous connaissons les possibilités de communication que les gens maintiennent entre eux. Vous nʹavez quʹà regarder les gens qui se trouvent autour de la machine à café le lundi matin. Tout le monde jacasse sur ce qui sʹest passé dans les matchs de foot qui ont eu lieu le week-end. Les buts magnifiques et les commentateurs qui sont nuls parce quʹils ont mal vu ce qui sʹest passé exactement. Et alors on dirait que les gens sʹécoutent, parce quʹils ont tous vécu la même chose. Et pourtant nous voyons que là, il sʹagit juste de papoter. Il ne sʹagit pas de vraiment parler de quelque chose, il sʹagit de papoter de sa propre expérience, à partir de son propre point de vue, et on nʹécoute pas ce que raconte lʹautre!

Lʹhumain qui papote sʹéloigne de plus en plus de lui-même, mais lʹhumain qui parle, sʹapproche de lui-même.

Quand vous respectez lʹautre, quand vous parlez vraiment avec lʹautre, la balle est renvoyée!

Donc voilà aussi une forme de communication: la communication qui touche les deux côtés!

Alors que quand un humain dit quʹil communique, mais alors en papotant, nous ne pouvons pas dire que cela touche lʹun et lʹautre, au contraire, il ne parle pas la même langue que son interlocuteur!

Vous avez vu aussi la poule aux pattes rouges vernies. Cela veut dire que quand quelquʹun papote, il regarde en même temps qui se trouve devant lui et les apparences de lʹautre le frappent!

Alors que quand vous parlez, vous ne voyez pas si lʹautre a ciré ses chaussures, les apparences vous échappent!

Il est amusant de découvrir cela pour vous-même. Car ce nʹest pas seulement que vous vous sentez plus à lʹaise, mais aussi que vous ne souffrez plus dʹun manque de confiance en vous ou de peur de lʹéchec: ʹAh mon Dieu, est-ce que je peux dire ceci, est-ce que je peux dire cela et suppose que je me trompe, quʹest-ce quʹils penseront de moi?ʹ

Non, ça, ça fait partie de cet enclos à poules!

Seul un humain qui papote est occupé par cela, il pense: ʹCelui à qui je parle a suivi une formation universitaire et me voilà, moi qui ai seulement réussi le CAP ou fait lʹécole ménagère; je ne serai jamais à la hauteur de lʹautre.ʹ Alors que quand il sʹagit vraiment de parler, vous y participez en totalité ! Votre propre essence y participe et cʹest justement ça qui fait que toutes ces apparences disparaissent !

Alors, les apparences de lʹautre ne comptent pas du tout, pas important non plus sʹil a fait des études, ou sʹil est très bon débatteur… Tout ça disparaît lorsque vous parlez vraiment ou si vous laissez vraiment la parole à lʹautre !

Voilà comment ça se passe quand vous rentrez dans votre propre processus de prise de conscience.

Ça commence toujours en papotant et peu à peu vous vous mettez à parler, jusquʹà ce que vous passiez à la phase dʹermite et que vous vous taisiez.

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